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Utopies concrètes : la subsistance comme voie d’émancipation

Dimanche 6 octobre

11h – 12h30

Salle des mariages

Au nom de la croissance et de la liberté, la modernité a relégué à l’arrière-plan le travail de subsistance dont dépendent nos vies. Mais les sociétés de subsistance sont-elles réellement ces économies de survie arriérées, telles que le mythe moderne voudrait nous le faire croire ?

Contre ce modèle dominant, nombre d’alternatives montrent concrètement aujourd’hui combien la réponse quotidienne à nos besoins constitue un acte politique. En quoi la réorganisation de notre subsistance peut-elle s’affirmer comme une voie d’émancipation ? Geneviève Pruvost, sociologue, et Sébastien Marot, philosophe et spécialiste d’histoire de l’environnement, nous parleront d’autres quotidiennetés, d’autres façons de faire communauté, d’autres manières d’habiter et de ménager nos territoires, à même de renouveler notre imaginaire politique de façon révolutionnaire.

 

Les interventant.es

Sébastien Marot

Sébastien Marot, philosophe, spécialiste d’histoire de l’environnement, est professeur à l’École d’architecture de la ville & des territoires / université Gustave-Eiffel, où il a cofondé la revue Marnes. Il enseigne également à l’École polytechnique fédérale de Lausanne. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont L’Art de la mémoire, le territoire et l’architecture (Éditions de La  Villette, 2010).

 

 

 

Geneviève Pruvost (photo © Eric Coquelin)

Geneviève Pruvost

Geneviève Pruvost, médaille de bronze du CNRS, est sociologue du travail et du genre au Centre d’étude des mouvements sociaux (EHESS), et diplômée de permaculture. Ses recherches portent sur la politisation du moindre geste et les alternatives écologiques. Elle a notamment publié, avec Coline Cardi, Penser la violence des femmes. Elle était déjà venue pour le premier tome de son dyptique en 2021 pour parler d’écoféminisme.
 

Gayané ZavattoGayané Zavatto (animatrice)

Gayané Zavatto est éditrice. En philosophie, elle a travaillé sur la question des lieux; et en littérature, sur l’écriture en milieu carcéral.
Elle accompagne depuis 2020 le développement de la maison, notamment sur le travail éditorial et les relations presse.

 

 

 

Les livres

Prendre la clef des champs : Agriculture et architecture de Sébastien Marot,Wildproject, octobre 2024

Ce livre est une vaste fresque pédagogique qui explore le lien entre agriculture et architecture, deux pratiques complémentaires de domestication qui émergèrent il y a environ 10 000 ans.
Dans le contexte contemporain d’impasse écologique, aucune réflexion sensée ne pourra se développer sur le futur de l’architecture et de l’agriculture tant qu’elles ne seront pas reconnectées et fondamentalement repensées en conjonction l’une avec l’autre.
L’argument central consiste en 56 courts chapitres, ordonnés en 8 parties thématiques. Ils composent une jurisprudence d’idées, d’épisodes ou de repères susceptibles de charpenter la réflexion sur le lien entre agriculture et architecture et son évolution dans l’histoire.
Cette récapitulation historique a pour but d’éclairer le présent. Une boussole (située dans la couverture et à la fin du livre) essaie de synthétiser, en quatre grands dessins panoramiques les directions concurrentes que la dialectique ville/campagne, agriculture/architecture semble pouvoir prendre aujourd’hui.

Un ouvrage de référence pour le tournant écologique de l’architecture.

La subsistance au quotidien : Conter ce qui compte de Geneviève Pruvost, La découverte, 2024

Dans les sociétés de consommation-production où nous vivons, le travail de subsistance est devenu invisible et, avec lui, tous les circuits mondialisés dont nous dépendons. D’autres formes de vie s’épanouissent pourtant, qui mettent au centre les flux de matières, l’entraide, les circuits courts, et construisent pas à pas une autonomie écologique. Rien d’utopique dans ces manières d’exister mais un engagement entier et réfléchi, dont il importe aujourd’hui, face à l’évidente catastrophe environnementale, de cerner au plus près les conditions de possibilité.
Il a fallu pour cela inventer une forme inédite d’observation, en devenant graphomane du labeur quotidien. Sur fond de dix ans d’enquête auprès d’alternatives rurales, ce livre propose de zoomer sur une maisonnée, dans un bocage peuplé d’habitats légers : des boulangers-paysans y travaillent pour réenclencher des cycles d’abondance, les mains dans la terre, en synergie avec un biotope et tout un réseau de sédentaires et de nomades. Qui fait quoi, sur combien de mètres carrés, avec quelles techniques, quels moyens financiers, quelle formation, combien de personnes, d’animaux, de plantes, d’outils ? Tous les échanges en argent, en nature, en paroles ont été consignés, stylo et montre en main, pour conter ce qui compte.
Voici le récit haletant de cette lutte feutrée qui politise le moindre geste. Car tel est bien l’enjeu : donner chair et réalité à un monde dont la radicalité est méconnue ; montrer que des alternatives à la  » modernité capitaliste  » résistent et qu’elles peuvent gagner du terrain.Les droits issus de la vente de cet ouvrage seront entièrement reversés à la Via Campesina, un mouvement international qui défend l’agriculture paysanne.

 

Avec la revue Mille Cosmos

mille cosmosNos cosmologies sont en pleine ébullition. Mille Cosmos part à la rencontre d’habitant-es, de militant-es, de chercheur-ses et d’artistes qui partagent des visions, des récits et des luttes.

La revue multiplie volontairement les langages, les regards et les pratiques, pour disséquer les formes complexes de la domination et de l’exploitation, secouer les frontières et déjouer les hiérarchies.

Elle célèbre de mille manières les échanges, les interdépendances et les hybridations en se positionnant à la croisée des luttes écologistes, queer, féministes, sociales et autochtones.

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