Sébastien Carcelle et Laurent Houssin
Futuropolis, 2024
L’agroécologie est un sujet encore peu exploré. Pour approfondir cette thématique, Sébastien Carcelle a choisi d’y consacrer sa thèse. Afin d’enrichir ses recherches, il a entrepris une immersion au Brésil, un pays où cette pratique prend une ampleur particulière.
Résumé
Dans ce voyage initiatique au cœur du Sertão brésilien, Hugo explore autant l’agroécologie que sa propre identité. Prêtre et agronome de formation, il voit ses convictions ébranlées lorsqu’il accompagne des militants agronomes confrontés à la montée au pouvoir de Jair Bolsonaro. Cette période de désillusion, à la fois politique et religieuse, le pousse à se recentrer sur le concret. Auprès d’une famille de petits producteurs, il redécouvre l’agriculture paysanne et la résilience des communautés rurales. Sa véritable vocation, celle d’ethnographe, s’affirme pleinement lorsqu’il rédige un rapport anthropologique pour défendre une communauté de cultivateurs de manioc face aux grandes plantations d’eucalyptus. Pour ces familles, l’agroécologie est bien plus qu’une méthode, c’est un mode de vie solidaire et résistant. Ce premier ouvrage de Sébastien Carcelle, docteur en anthropologie sociale, coécrit avec Laurent Houssin, s’inspire de son enquête ethnographique sur cette pratique méconnue au Brésil.
Mon avis
Un voyage captivant au cœur du Sertão brésilien, une quête d’identité touchante, une réflexion profonde sur l’agroécologie et ses enjeux humains. Ce livre est une véritable immersion dans un monde aussi fascinant que méconnu du grand public. Dès les premières pages, on est emporté par le parcours d’Hugo, un homme aux multiples facettes. Prêtre et agronome de formation, il s’engage dans un voyage initiatique qui va profondément ébranler ses convictions. À travers trois lieux et trois expériences fondatrices, il traverse une période de déconstruction et de remise en question intense. D’abord témoin de la désillusion des agronomes militants face à Jair Bolsonaro et les méga propriétaires terriens, il voit les idéaux de toute une communauté vaciller. Puis, en partageant le quotidien d’une famille de petits producteurs, il redécouvre une autre façon d’habiter le monde, ancrée dans la terre, dans la solidarité et dans la transmission d’un savoir ancestral. Mais c’est finalement son regard d’ethnographe qui se révèle le plus puissant, lorsqu’il met sa plume au service d’une communauté de cultivateurs de manioc menacée. Ce récit est bien plus qu’un témoignage. C’est une plongée dans un Brésil rural où l’agroécologie est une lutte, une philosophie, une résistance face à un modèle agricole destructeur. À travers une écriture immersive et une analyse fine des enjeux sociaux et politiques, Sébastien Carcelle, accompagné de Laurent Houssin, nous offre un ouvrage d’une rare richesse. À la croisée du récit de voyage, de l’enquête ethnographique et de la réflexion engagée, ce livre nous invite à repenser notre rapport à la terre, aux autres et à nos propres certitudes. Un texte inspirant, puissant et profondément humain, qui nous rappelle que derrière chaque pratique agricole se cache une histoire, une culture, des humains et un combat pour un monde plus juste. À lire absolument !
Ce livre, à la croisée du témoignage et de l’analyse ethnographique, nous invite à repenser notre rapport à la terre et aux luttes qui la traversent.
Prisca
A retrouver chez Futuropolis