Anthony Pastor
Casterman, 2019
3 tomes
Une étincelle et tout peut exploser !
Un barrage est en projet sur les terres sacrées du peuple Kivik. Si le gouvernement central y voit une chance pour le pays, les représentants du peuple autochtones parlent au contraire de tragédie. En effet, la vallée serait entièrement envahie par les eaux qui détruiraient toute forme de vie et couperait l’attachement à cette terre.
Le récit et le dessin sont nerveux, la narration jongle rapidement entre les différents protagonistes dans ce pays en grande crise politique suite à l’élection contestée du nouveau président. Des manifestants occupent la capitale et la jeunesse y est fortement représentée. La police suréquipée les réprime violemment mais la colère ne redescend pas. L’état centralisé a du mal à gérer cette crise. Des deux cotés, la pluralité des tactiques est de plus en plus visible et dangereuse. Un ingénieur du chantier est retrouvé mort avec un tatouage « Non au barrage » sur le front dont tout fait penser à une manipulation des pro-chantiers. Des tentatives de kidnapping par des anti-barrages, des agressions et tentative d’homicide de ces militants par des fascistes, pose de bombe, etc. La lutte est âpre et compliquée.
Des thèmes très actuels (écologie, défense de l’environnement, luttes sociales pour plus d’égalité, visibilité de la précarité, activistes d’extrême droite, reconnaissance des peuples autochtones) traités parfois de manière un peu caricatural mais très bien mises en relation qui donne à voir toute la complexité que cela pourrait être dans la réalité. Une série ambitieuse à suivre dont le premier cycle en trois tomes vient de se terminer en moins d’un an.
William