Valérie Chansigaud
Buchet-Chastel, La Verte, 2018
L’historienne dresse une carte politique des différents acteurs et idéologies qui ont jalonné le long parcours des combats pour la nature / l’environnement / l’écologie. Ces trois notions sont souvent utilisées par les penseurs1 qu’elle a choisi pour leur rôle important dans la diffusion des connaissances2 et qui pourtant ne signifiaient pas la même chose pour chacun. En effet, un punk vegan, un militant antinucléaire et une ong qui dénonce les inégalités sociales face à la gestion des déchets n’ont pas de point commun si ce n’est qu’ils se battent « pour la nature ». Ils partagent tous la conviction que les liens ont été perdus avec celle-ci depuis l’essor de la civilisation industrielle toutefois leurs visions politique et éthique sont très diverses et se recoupent rarement. Avec notre lecture d’aujourd’hui, on y retrouve du racisme, du suprémacisme, de l’anticapitalisme ou encore « des mots d’ordre centrés sur une meilleure répartition des richesses, tandis que d’autres en appellent d’abord à repenser les formes de la régulation sociale et l’articulation entre responsabilité individuelle et engagement de l’État. » Les points de vue sont foisonnants et l’auteur montre combien les générations précédentes ont pu déjà penser les problèmes auxquels l’humanité est confrontée aujourd’hui et dans son futur.
Pour conclure, selon l’auteur, c’est le progrès social qui est au cœur du débat des combats pour la nature. Un ouvrage incontournable pour sa perspective historique.
William
1 Il n’y a en effet qu’une seule femme (Rachel Carson) dans la longue liste des penseurs présentés dans cet ouvrage.
2 Souvent choisi pour la place prépondérante qu’ils ont pris dans la suite dans les courants de pensée (citation ou référence à cet auteur) ou pour le nombre d’exemplaires de leur livre qui ont été vendus