Claire Eggermont, Pierre Rabhi, Marc N’guessan
Gallimard jeunesse, 2017
Pierre Rabhi nous a quitté.e.s en décembre 2021. Bien avant son décès, les Éditions Gallimard avaient publié le livre L’enfant du désert pour rendre hommage au parcours hors du commun de cet homme qui a semé ses graines du changement produisant tant de fruits !
Ce livre raconte aux enfants la vie de Pierre Rabhi. Mais les adultes peuvent prendre beaucoup de plaisir à le découvrir simplement aussi. Après tout, pourquoi le dessin serait-il réservé aux enfants ?
Pour ma part, ce récit, raconté par Claire Eggermont et illustré avec douceur, chaleur et poésie par Marc N’Guessan, était très agréable et une belle synthèse. Un récit qui explique les racines de la philosophie diffusée par Pierre Rabhi. Le témoignage d’un engagement bienveillant et déterminé pour une sobriété heureuse, c’est-à-dire un bonheur choisi dans la simplification des besoins et la libération des aliénations, pour que l’homme et la nature s’accompagnent vers la beauté et l’accomplissement. La quête pour trouver sa place en ce monde et faire sa part pour la sauvegarde de la vie sur Terre nous apparaît logique dans l’histoire du parcours de Pierre Rabhi.
Pierre Rabhi semble avoir vécu mille vies.
Le livre retrace son enfance dans le désert algérien, sa découverte du monde des « Roumis » avec son adoption par un couple français et son arrivée à Paris. Plus tard, employé de banque puis ouvrier à la chaîne, il quitte ces univers qui l’étouffent pour une autre façon de vivre, en lien avec la nature.
Il s’installe en Ardèche avec sa femme Michèle : on lit ses débuts en agroécologie jusqu’à ses partages d’expériences au Burkina Faso (où il a failli devenir ministre de l’agriculture de Thomas Sankara !).
Pierre Rhabi a participé à des conférences aux quatre coins du monde, et donne naissance à des associations et des centres de formation en agroécologie. Quelques citations fortes mettent en exergue sa pensée :
“Est-ce nous qui créons notre propre chemin ou est-ce lui qui s’impose à nous ? Suivre son cœur, c’est certainement là l’essentiel…”
“il est urgent de recréer le grand cercle de la solidarité entre le ciel, la terre, les végétaux, les animaux et vous-même.”
Gaëlle