Marie-Sabine Roger et Marjolaine Leray
Seuil jeunesse, 2019
C’est l’histoire d’un vieux loup gris solitaire qui ne demande qu’à ce qu’on lui fiche la paix. Il habite une maison sur la montagne et ne fait de mal à personne. Au pied de la montagne, il y a les chèvres de Monsieur Seguin. Elles sont élevées pour être mangées. Pour les garder dans leur enclos, M. Seguin leur raconte des histoires de grand méchant loup. Cette histoire vous rappelle quelque chose ? C’est normal et ça continue mais pas tout à fait comme prévu…
En effet, un jour, une jeune chèvre saute la barrière et s’aventure dans la montagne. Elle rencontre le loup, toute peureuse. Plongé dans son livre, il lui indique le chemin du pays voisin où les chèvres et les humains vivent libres et égaux. La petite chèvre ne rentre pas à la ferme et M. Seguin fait construire des barricades pour mieux protéger ses chèvres du loup. Mais dans sa distraction, il laisse la porte ouverte et une seconde chèvre s’aventure dans la montagne, bien décidée à en découdre. Elle trouve le loup, le charge et se bat contre lui. Il ne demande qu’à ce que le combat s’arrête et qu’on le laisse tranquille. Mais à l’aube, involontairement, il tue la chèvre et se retrouve au tribunal pour meurtre.
L’album modernise le conte de la chèvre de M. Seguin avec des thématiques d’aujourd’hui telles que la défense du loup, l’élevage, le végétarisme, l’éducation par la peur de l’inconnu et la justice aux mains des puissants. Le texte est assez long et parfois écrit en rime, à réserver à des enfants à partir de 6 ans. Les différentes thématiques que les autrices ont voulu intégrer s’insèrent très bien dans le récit et on termine la lecture avec un profond sentiment d’injustice et d’envie d’aller crier partout que ce n’est pas comme cela que ça devait se passer. À rapprocher évidemment de situations de la vie réelle.
Le dessin au crayon en noir et blanc avec quelques touches de couleurs paraît de prime abord assez simple mais convient parfaitement au récit. Avec des traits tout en mouvement, des miniatures et puis des pleines pages et surtout des humains moches à qui on n’a pas envie de ressembler.
William
À partir de 6 ans.
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