Jean-Baptiste de Panafieu (textes), Jean-Pierre Joblin (illustrations)
Milan, coll. Les encyclopes, 2015
(à partir de 10 ans)
L’ouvrage de Jean-Baptiste de Panafieu nous entraîne dans le tourbillon de l’évolution des êtres vivants, à la fois fruit d’une transformation de trois milliards d’années et de probables hasards. Trois questions perdurent secrètement : Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Où allons-nous ?
L’homme sans nul doute participe à l’évolution animale. En lui, nombre d’états rappellent la bête (chair de poule, ce vestige du temps où l’homme avait des poils de fourrure qui réchauffaient ! ; réflexe d’agrippement du bébé similaire à celui du petit singe accroché au dos de sa mère ; etc.).
Tous les vivants sont des « mutants » qui ont évolué chacun selon leur « mode » et qui continueront de le faire sans que nous sachions trop comment. Des espèces sont nées, innombrables, certaines semblables, d’autres distinctes (chez les pinsons des Galapagos autant que les hommes).
De fait, l’étude de la préhistoire animale permet de cerner diverses influences probables de l’environnement. Des transformations se révèlent : les serpents n’avaient-ils pas des pattes ?
Pour éveiller les enfants à partir de 10 ans, l’auteur procède par petites touches brèves, inscrites ça et là dans une logique d’ensemble. Il s’adapte au mode de lecture des pré-ados qui picorent l’information, avant d’en faire la synthèse éventuelle en compagnie d’un adulte.
À cet égard, chacun se pose à tout âge nombre de questions sur l’énigme de la vie. Toutes les ébauches de réponses captivent, même si elles sont susceptibles de variations ou de remises en question. L’ouvrage cumule le sérieux scientifique et les interrogations ou savoirs qui titillent enfants et adultes. Notre coccyx fut-il une queue ? La couleur insolite signale-t-elle un danger ?
Quelques découvertes : oui, les manchots sont des oiseaux ; oui, le mammifère ornithorynque pond des œufs ; oui, le dauphin est un mammifère alors que le requin demeure un poisson respirant par les branchies ; oui, ce foutu squelette que chacun croit toujours intérieur au corps (homme, chien) peut lui être extérieur (carapace du crabe).
Et des surprises : les oreilles d’éléphant multifonctionnelles servent, outre l’audition et l’équilibre, à s’éventer pendant les grosses chaleurs ou à terrifier l’ennemi en les agitant vivement. D’autres découvertes nous attendent dans ces pages qui auraient bénéficié d’une maquette moins classique.
Jane Hervé