Jared Muralt
Traduit de l’allemand par Hélène Dauniol-Remaud
Futuropolis, 2020
Episode 1 d’une série
La couleur est annoncée dés la couverture qui mentionne la phrase « Le monde est en plein chaos, ils doivent trouver comment y survivre ». Cette bande dessinée parue en mars dernier débute avec une situation d’une actualité étonnante. Les annonces de la radio dans la voiture du héros principal résonne à nos oreilles comme si c’était le message quotidien des radios d’information du monde réel qui s’égrènent. « Records de chaleur et pénurie d’eau posent de graves problèmes à l’agriculture local » ; « La récession persistante et la crise mondiale qui l’accompagne ont pris une ampleur sans précédent. » ; « Alors que pour garantir la sécurité intérieure, le gouvernement maintient sa décision de mobiliser une partie des forces armées. » ; « Et pour finir, une bonne nouvelle, la grippe estivale qui cloue au lit tant de nos concitoyens par ce beau temps semble désormais en phase de… » Le récit a été imaginé par l’auteur il y a 4 ans apprend-t-on dans une interview au Monde.
On y retrouve la même impréparation du gouvernement face au Covid-19, l’instauration de zones de quarantaine (confinement par quartier), les hôpitaux surchargés, le matériel de protection indisponible, les soignants en première ligne sans protection, un mélange de surinformation et de mésinformation donné à la population. Ce n’est pas une thématique nouvelle de la fiction apocalyptique mais l’étrange similitude avec la situation actuelle la rend très plausible. Cependant, si tous ces faits sont similaires, ils sont exacerbés et distillés au compte-goutte pour empirer la situation au fur et à mesure au point que le retour à la normal devient impossible. On assiste à des choses assez classiques dans ce type de fiction mais qui résonnent autrement avec l’actualité. Lorsque c’est la cohue dans les supermarchés, que les citoyens se battent pour ramasser des miettes de nourriture, que la police ou l’armée interdisent de se trouver dans la rue, que personne n’est vraiment préparé ou équipé, des bandes s’organisent et cela empire la situation… On vit la situation à travers les yeux de Liam qui vient de perdre sa femme infirmière décédée de la grippe ainsi que son travail accompagné de ses deux enfants. Ce n’est que le début et espérons que cela reste de la fiction…
William