Léonard Chemineau
Rue de Sèvres, 2023
Eva, ingénieure dans une grande entreprise, s’interroge sur le sens de son travail. Elle décide de déserter et répond à une annonce pour un job perdu sur un atoll français perdu au milieu de l’Océan Pacifique. Elle devra y réparer une station météorologique abimée par une tempête tout en testant une vie en autarcie. Accompagnée de sa chienne, Puce, elle découvre une magnifique île avec un lagon d’une beauté à couper le souffle.
Les premiers moments sont idylliques, elle découvre les moindres recoins du demi-hectare de terre, lance un potager, construit une cabane, découvre les coraux et la magnifique faune et flore qui les habitent. Mais la vie en autarcie n’est pas si simple, les légumes peinent à pousser et les tempêtes sont violentes.
Après quelques mois, elle se découvre des voisins qui tente de l’amadouer. Un immense bateau d’exploration des fonds marins envoyé par la Ministère vient de débarquer à 100m. Méfiante, elle remarque rapidement que leur promesse de ne pas abîmer l’environnement en cherchant à exploiter les terres rares est un tissu de mensonges. L’histoire prend ensuite la forme d’un thriller quand Eva tente de sauver la vie du lieu.
Une bande dessinée très chouette avec un scénario rondement mené. L’histoire montre bien que les terres rares et l’extractivisme sont un sujet graves et pollueurs malgré toutes les promesses de l’industrie qui met pourtant en avant son label de « transition écologique ». La mine propre n’existe pas. L’auteur est ingénieur de formation, il était spécialiste de l’environnement et du développement durable, mais choisit de se consacrer aujourd’hui à la bande dessinée pour notre plus grand bonheur.
La brute et le divin est un page-turner aux dessins et aux couleurs sublimes. Des pleines pages magnifiques et une construction dynamisée par le découpage choisi par l’auteur.
William