Collectif John Woodward
Gallimard Jeunesse, coll. Les yeux de la découverte, 2014
Il n’est jamais trop tard pour découvrir cette terre qu’on croit pourtant si bien connaître. Ainsi de 8 à 88 ans et plus, il est possible de visiter ensemble – enfants et adultes (parents-grands-parents, voisins !) – cette planète là, page après page. Il suffit d’entrer dans une lecture à deux niveaux. Pour les enfants, l’image propose des photographies souvent alléchantes et une cartographie dont la simplicité logique est aisément accessible, ce qui n’est pas toujours évident pour expliquer les phénomènes météo ou autres. De grandes photos s’exposent en couleurs volontiers intenses (météorites, astéroïdes, gaz solaire, plumes d’aras…) avec des cratères faramineux, une grotte de cristaux au Mexique, les Coyote Buttes du Colorado*. De surcroît, chaque partie de l’ouvrage propose, au début, un défilement de quelques photos à redécouvrir dans les pages suivantes : à la charmante impression de déjà-vu s’adjoint alors l’explication, par légende interposée.
Pour les parents/oncle et tout le tintouin, le texte n’hésite pas à employer des connotations scientifiques érudites. Au demeurant, nombre de sciences sont discrètement conviées à ce travail global : géologie, astronomie, hydrologie, météorologie, écologie, démographie…Les termes de spécialistes n’effraient pas : les kettles sont des blocs de glace fondue enfoncés dans le sol, les biomes sont les écosystèmes reliant la terre et l’océan, la convection océanique…, les marées de vive-eau…
Tout ce que vous voulez savoir sur la planète s’élabore par thèmes de plus en plus complexes qui s’enchevêtrent nécessairement les uns les autres : terre, roche, eaux, météo et climat, vie, homme, cartographie. Pas moins de 1000 photos, schémas, cartes œuvrent souvent dans la synthèse, parfois dans le singulier. Ainsi se reconstitue un puzzle destiné à cerner la planète avec une âme d’explorateur des tréfonds de la terre jusqu’à sa surface, puis jusqu’aux fonds de la thermosphère (au-delà de 80 km d’altitude), bref le début des espaces infinis. Le tout conduit d’évidence à une réflexion axée désormais sur l’environnement et les dangers encourus (pollution, changement climatique**, préservation de la nature).
Des surprises ? Un scarabée noir qui exhibe des pois jaunes, un caïman qui sert de perchoir aux papillons, du sable qui fond sous l’effet de la foudre, un baobab qui stocke 120 000 litres d’eau dans son tronc, des abysses où ses cachent des vies encore mal connues. Des questions ? Le désert de glace est-il le plus sec du monde ? Où se trouve le plus grand lac souterrain du monde ? En Australie ou en Namibie. La réponse est p 100. Reste encore une énigme p 184 : la « Raspoutitsa », cette saison des mauvaises routes (en russe) devenues boueuses, mais néanmoins aptes aux floraisons après les pluies d’automne ou le dégel de printemps. Le tout pour « 19,95€ seulement ».
Jane Hervé
* Il est possible de prolonger sa quête en consultant le site sur Internet www.gallimard-jeunesse.fr
** Le thème 2015 du festival du livre et de la presse d’écologie.