Eoin Colfer, Andrew Donkin et Giovanni Rigano
Robinson, 2023
Qu’importe où l’on se situe sur la planète, le changement climatique a des impacts. Yuki et Sami en savent quelque chose. Pourtant ils n’habitent pas proche l’un de l’autre et leur monde est bouleversé.
L’histoire
D’un côté, nous avons Yuki, une jeune demoiselle très curieuse et très déterminée qui vit en Nouvelle-Ecosse. L’adolescente de 14 ans décide de partir à l’aventure avec son chien pour trouver un ours. Pas n’importe lequel, un croisement entre l’ours polaire et le grizzly (soit un grolar ou pizzly). Comme il ne trouve plus à manger, il se rapproche dangereusement des habitations. Les habitants veulent le tuer. Elle refuse de laisser faire cela. Alors elle part à l’aventure dans une zone périlleuse pour faire un reportage sur l’animal en question.
Les choses se compliquent car un ours sauvage reste sauvage qu’importe si on veut son bien. Sa famille s’inquiète pour elle et va tout mettre en œuvre pour la retrouver. Grâce à son audace, une nouvelle politique se déploie dans l’information et la prévention.
De l’autre côté du monde, Sami, vit dans un village de pêcheurs sur la baie du Bengale. Sa famille vit dans une grande précarité. Leur logement se fait régulièrement détruire par la montée des eaux et les cyclones. A cause de cette précarité, son père et sa mère meurent et on ne retrouvera jamais leur cadavre. Il faut vite faire son deuil pour survivre.
Son grand-père veille sur lui et développe son savoir faire pour la pêche. Mais il est difficile de faire des bonnes prises. Et quand le hasard leur met un requin sur le chemin, des pirates viennent les voler. Puis quand de nouveaux migrants arrivent, ils cherchent où se loger. Des tensions émergent car personne ne veut laisser un peu de place et partager. La générosité de certains changent la donne car on ne sait de quoi sera fait l’avenir. L’adolescent doit aussi s’adapter à l’univers assez dur.
Mon avis
Dès le titre « Climat », on sait que va être évoqué une problématique environnementale. Sur la couverture, une adolescente affirme que la glace fond. On comprend que normalement, cela ne devrait pas être le cas. Le cadre est posé.
Dans la mise en page, le fait d’alterner entre Yuki en Nouvelle-Ecosse et Sami sur la baie du Bengale, donne beaucoup de dynamisme et incite à tourner la page. On est emporté par les deux histoires d’adolescent.es impliqué.es dans leur territoire. L’une pour la protection animale et l’autre pour sauver sa vie.
Tous les désagréments sont liés au réchauffement climatique avec la montée des eaux qui détruit tout sur son passage, la chaleur, la perte de biodiversité, incapacité de faire de l’agriculture… D’autres sujets assez sensibles apparaissent comme le lien entre la fonte des glaces et le méthane.
« Un immense lac gelé. C’est magnifique. Et ça sent mauvais. Ça représente aussi un danger. Si la glace se réchauffe et fond, alors tout ce méthane retenu ici depuis des années sera libéré en une fois. Le méthane est un gaz à effet de serre qui piège trente-quatre fois plus de chaleur que le dioxyde de carbone. il y a des lacs comme celui-ci, sur le point de fondre, dans tout l’Arctique. Encore un coup du réchauffement climatique. » (pp. 94-95).
Bien que ce récit soit de la fiction, ces informations, que donnent Eoin Colfer et Andrew Donkin, sont véridiques. C’est pour ça que les quelques pages pour expliquer ce qu’est ce fameux réchauffement climatique en quelques planches est bien nécessaire. Eoin Colfer qu’on est curieux de retrouver sous ce format, tellement il est réputé pour ses romans efficaces pour ados à l’instar du génial Artemis Fowl.
Le graphisme semi-réaliste de Giovanni Rigano est dans la lignée des classiques modernes des bd jeunesses. Les formes sont arrondies, chaleureuses et réconfortantes tout comme les teintes. Malgré les drames qui s’y déroulent, on sait que rien ne sera totalement catastrophique. La famille et les amis seront toujours là pour les ados. Une façon de les sensibiliser intelligemment en montrant la force en faisant communauté.
Quand la fiction rencontre des problèmes réels et concrets, l’histoire nous touche et nous incite à aller plus loin.
A lire dés 9 ans
Prisca
