Anouk Langaney
Ed. Albiana, 2014
Si vous rêvez de meurtres chez des cannibales gourmets, n’hésitez pas et pénétrez dans l’île abracadabrantesque du polar d’Anouk Langaney. Il y règne un sacré climat ! Tout y est à dormir debout, mais nul lecteur ne s’endort tant l’humour déchaîné tient en haleine.
Crever éviscéré, voila ce qui arrive à ces deux touristes – employés de collège – qui rêvent névrotiquement de « vraie proximité avec la nature » chez ces Grahorés. Leurs bons morceaux sont cuisinés. Les dits-Grahorés, avides à leur façon de « développement durable », sont – l’auteur ne le dit pas – des écolos avant la lettre !
Oui mais, après que les deux premiers estivants aient été bouffés, le directeur de leur collège amoureux de l’enquêtrice – enceinte – est prêt à tout (il faut s’attendre au pire) pour la garder sur l’île. Ni plus, ni moins, ou du moins plus que moins.
Oui, mais cette chargée d’enquête va être… Motus et bouche décousue. Aye, c’est l’un des secrets du livre. Ca change tout, alors que tout est déjà branquignole
Depuis l’attrait touristique new wave engendré par le fascinant rituel culinaire de ces néo-cannibales, jusqu’à une échographie à la Jackson Pollock, en passant par la charcuterie d’igname ou la pseudo-vespa chinoise.) ! Le rapport d’autopsie servirait aisément de livres de recettes.
Et même la fin, qui se termine sur Saint-François d’Assise le chasseur de démons Saint-François d’Assise peint par Giotto, pourrait bien être un commencement, voire un recommencement.
Jane Hervé